Humeur vagabonde au Sri-Lanka

Le voyage au long cours n’offre pas un spectacle idyllique à chaque coin de rue. Il oblige à de nombreuses et fréquentes cohabitations avec l’inconfort, la laideur, la promiscuité avec des êtres indélicats et fats. Cette confrontation pénible et récurrente peut s’avérer en revanche inspirante tant certaines situations frôlent le risible, le ridicule. Des remakes de films ou de scènes de films s’offrent à notre regard sans qu’il y ait à fournir un puissant effort d’imagination. Quelques exemples.

Dans un petit train nous menant de Ella à Haputale, un couple de russo-ukrainien se prenant pour Lelouch ou Godard a utilisé les portes extérieures du wagon pour se filmer, à qui mieux-mieux, suspendus dans le vide, avec force Go pro, smartphone et lunettes de soleil (sans masque anti-covid évidemment) au mépris total des voyageurs alentours. C’était Les Mongols au pays des Soviets, ou Narcisse eye one shot, ou encore Je m’aime donc je suis. Ces comportements, occidentaux et pour le moins infantiles, ont même amené la société des chemins de fer sri-lankais à une campagne de communication sur les dangers de telles attitudes.

Ce rapport au narcissisme s’est grandement répandu avec l’apparitions des smartphones. Il est désormais inconcevable de ne pas s’exhiber devant son appareil, dans les postures les plus avantageuses possibles, au détriment du badaud qui voit son pas souvent interrompu pour mieux laisser la photographie s’exprimer… et se partager. Mais le pompon du pompon s’étale quand même sur les plages qui, non contentes de se transformer parfois en Silicone Valleys, nous renvoie plus que de coutume à Plus moche tu meurs, Adipeux sinon rien ou Retour vers le néant. Sur ces sites de détente balnéaire, l’occidental souvent rubicond s’exhibe dans sa laideur et son ridicule. C’est Tourisme pour les nuls et parfois Les gros chez les mendiants.

Il n’est pas rare d’entendre sur ces rivages les redondantes incantations religieuses venant des temples proches. C’est Gargarine au pays du gargarisme tant ces chants religieux évoquent le son singulier de l’eau au fond de la gorge ! Finalement le voyage, pour peu qu’il soit décalé, c’est tantôt Prozac au pays du sourire, tantôt L’impossibilité de l’autre. Reste la magie du déplacement et des paysages. En quelque sorte, La désablusion comme chantait Nino Ferrer.

4 réflexions sur “Humeur vagabonde au Sri-Lanka”

  1. Coucou, je viens de prendre le temps de voyager avec vous… Wahoooo je ne trouve pas les mots 🤩
    Magique, fabuleux… On s y verrai😁
    Vous allez avoir tellement de choses à raconter et à partager…
    Pour moi petit séjour en Savoie, c est sous la neige que je découvre votre blog.
    C est devant un feu de cheminée avec gisquette qui se joint à moi pour vous faire des bisous, on va manger quelques fromages et boire quelques gros… Climat oblige🥴
    À très vite sur le blog 🥰😍

    1. Merci Cathy pour ton message qui nous fait bien plaisir.
      Contents que le blog te plaise. Ca nous met un petit coup de pression (et pas la bière !!!) pour continuer à l’alimenter le plus régulièrement possible.
      Bon retour dans le Tarn,
      On t’embrasse très fort,
      Katia et Yann

  2. MOI JE PASSE LA NOUVELLE ANNEE A COURCHEVEL AVEC LA PETITE FAMILLE. C’EST TOURJOURS AUSSI MAGNIFIQUE. JE VOUS SOUHAITE UNE BONNE ANNEE 2022. J’ESPERE QU’ON VA EN PRENDRE PLEIN LES YEUX! BISOUS

    1. Bonjour Yvette,
      On te souhaite une très belle année 22 avec, oui, on l’espère, de beaux récits et de belles photos !
      Grosses bises,
      Yann et Katia

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