La Baja California, notre porte d’entrée du Mexique

Notre descente le long de la côte californienne américaine nous a menés naturellement aux portes du Mexique : en Baja California. Nous y passerons deux semaines, au sud, dans les villes de Todos Santos, Cabo Pulmo et La Paz.

Le voyage nous mène où il veut bien nous mener, et penser le contraire serait se méprendre sur la mécanique des choses. Nous voilà donc, en ce premier week-end de juillet, au sud de la Californie mexicaine atteint après vingt-sept heures de bus au départ de Tiruana. La température a sérieusement monté (30° au bas mot), normal, on vient de traverser mille kilomètres de désert peuplé de cactus triomphants. L’on s’apprête à pratiquer les tenues les plus légères qui soient, surtout sur les plages du cap où nous envisageons de nous perdre quelques jours.

Nos premiers pas au pays de la Téquila nous plonge sur les trottoirs imprécis de Todos Santos, tandis que bon nombre de véhicules cabossés crachent des musiques amplifiées qui nous disent que la Californie U.S est dans le rétroviseur. Il faudra désormais compter avec la poussière, les pots d’échappement percés et les cactus, sortes d’épouvantails dressés au milieu du néant.

Nous quittons Todos Santos au bout de quatre jours et optons pour l’extrême pointe du cap de Baja California : Cabo Pulmo. Ce parc national est constitué de monts désertiques plongeant dans la mer de Cortez jadis désignée par Cousteau comme l’aquarium du monde. L’on y accède en bus, puis en stop par une piste de terre (la camino cabo este) qui nous mène à un hameau donnant sur une langue de sable esseulée. Idéal pour côtoyer un bout du monde matraqué par le soleil et peuplé de quelques mexicains chargés d’accueillir les amateurs de faune sous-marine.

Cabo Pulmo pourrait être une île, tant la liberté et la décontraction y prospèrent : les enfants traînent, les chiens divaguent, des petites grappes de locaux accompagnent les airs de musique chaloupés du Mexique. La mer s’invite sur les ruelles de sable blanc du village. Ou est le temps ? Que sont devenues les heures, les minutes ? Même la faible marée hésite à définir un rythme. On navigue entre les ambiances de films de Kusturica, de Wim Wenders ou de Sergio Leone.

Plus tard nous repartirons à la recherche d’un nouveau décor, curieux d’une autre composition, à l’affût d’un nouvel étonnement. C’est ainsi que nous terminerons notre séjour péninsulaire à La Paz. Cette station balnéaire décontractée et branchée nous a plongés dans un univers urbain, bien loin de la magie de Cabo Pulmo. Cet intermède nous permettra, depuis l’appartement que nous occupons, de préparer notre séjour à Mexico City, petit village de vingt-cinq millions d’habitants. Aventure qui vous sera contée au prochain « épisode » !

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