Lors de notre séjour à Jaipur, nous avons visité le Jantar Mantar, un observatoire astronomique gigantesque, en plein air.
Les étoiles, les constellations, le système solaire, la nébuleuse, l’univers, le néant fascinent (dans tous les cas me fascinent) tant par le questionnement qu’ils renvoient sur une éventuelle vie là haut que par le pouvoir des astres exercés sur nous. Sans difficulté je convainc Yann pour aller visiter Jantar Mantar, l’observatoire astronomique construit entre 1728 et 1734 par le Maharadja Jai Singh II. Nous ne lésinons pas sur la proposition d’être guidés, tant les 19 instruments que nous apercevons dès l’entrée nous semblent plus de l’ordre de l’art abstrait que celui de la recherche scientifique.
Partis à la conquête des instruments, je lorgne de loin la pièce maîtresse du site : un cadran solaire énorme, le plus grand du monde ai-je lu dans le routard. Sagement j’écoute notre guide dont les explications sont toutefois fort intéressantes. Non seulement Jantar Mantar a été construit pour indiquer l’heure, mais il a également été conçu pour vérifier les positions planétaires dans le but d’établir les thèmes astraux. Oui oui ! Pour déterminer les moments les plus propices pour les grands événements du pays. Whaou ! l’astrologie ne date ni d’hier, ni d’avant-hier !
Et nous voilà, tels des étudiants en astronomie, à passer en revue tous les instruments. Il n’y a pas trop de monde. Tant mieux ! En période normale (hors covid) il paraît que le site est archi bondé. Face au Rashivalyas Yantra, douze machines placées et inclinées de telle sorte que les rayons du soleil ne tombent que sur une seule, notre guide joue à l’interro. Savez-vous dans quel signe zodiacal nous sommes actuellement. Nous étions fin janvier. Yann n’en sait fichtrement rien. Verseau dis-je. Ben ouais, je l’ai eu ma période astrologie, et quel signe s’accorde avec quel signe, et les signes d’eau, et de terre et de feu et d’air. A nous de chercher maintenant l’ombre du soleil. Ohhh, my god, ça marche ! En plein sur l’instrument verseau.
Puis, nous voilà devant le Yantra Raj, deux disques métalliques qui permettent d’observer l’alignement des étoiles. Puis devant le Ram Yantra, l’instrument qui calcule l’altitude du soleil. Tout ça avec des jeux de fils, des trous, des angles, des ombres. Bon il nous fait languir là notre guide. Ah, quand même nous y voilà au Vrihat Samrat Yantra, la fameuse horloge solaire de plus de 27 mètres de haut qui donne l’heure à deux secondes près. Incroyable. Et en plus c’est beau, cette symétrie de deux pièces de marbre incurvées et d’un escalier central. Digne d’une œuvre d’art contemporain.
Ce qui est quand même dingue, c’est la précision toujours actuelle de tous ces instruments. Pas étonnant que le site soit classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Et des Jantar Mantar le maharadja, tellement ferru d’astronomie et astronome lui-même, en avait fait construire quatre autres en Inde. Mais celui de Jaipur, est le plus grand, le plus beau, celui qui n’a subi aucune démolitions pendant les guerres et a résisté aux différents séismes. Quelle chance nous avons eu de le découvrir.