Inde, Agra : le Taj Mahal, joyau de marbre blanc

Après un trajet nocturne en bus depuis Jaipur, nous nous sommes rendus à Agra pour visiter le Taj Mahal et ainsi achever notre séjour indien.

Par Yann et Katia

Le Taj Mahal se mérite ! C’est ce que nous avons conclu après la nuit de bus passée entre Jaipur, la capitale du Rajasthan, et Agra, la ville au nord de l’Inde qui abrite l’emblématique mausolée. Si nous avions déjà testé ce mode transport nocturne, qui fût plutôt correct entre Udaipur et Jaisalmer, celui qui achevait notre séjour indien fut des plus chaotiques. Nous en rigolons encore ! Placés à l’arrière du bus nous subissions toutes les secousses des dos d’ânes et freinages forcés et il n’était pas rare que nous décollions de notre maigre couchette. Un tout petit espace où nous étions coincés entre nos sacs à dos que nous n’avions pu mettre dans la soute et les cloisons très proches (grands s’abstenir). Mais, et nous en sommes encore surpris, nous réussîmes à nous endormir.

Qu’allions-nous découvrir à l’aube ? Une resplendissante cité digne du Taj Mahal ? Que nenni ! Le bus nous déposa à cinq heures le long d’une rue désolée et misérable. Nous devinions deux ou trois échoppes éclairées à la faible lueur des ampoules tandis que dormaient à même le sol de pauvres indiens. Après avoir bu un chaï comme petit déjeuner, il nous restait encore à négocier un trajet de dix minutes en tuk-tuk, trouver la consigne pour y déposer nos sacs, rencontrer un guide pour visiter le célèbre monument et refuser les nombreuses sollicitations des marchands de quatre saisons. La visite pouvait commencer à la lueur engageante du soleil levant.

La mise en scène est parfaite. Nous progressons pas à pas dans une grande allée arborée jusqu’à une porte majestueuse, construite pour dévoiler peu à peu le monument. Celui-ci se pose dans la perspective d’un jardin ponctué de jeux d’eau. Tout est mis en perspective dans une symétrie parfaite. Construit au 17^e s par un empereur moghol fou amoureux de son épouse décédée en couche, ce mausolée de marbre blanc, d’un dépouillement exceptionnel, abrite les tombes du couple.

L’Inde se résume assez bien en ce lieu puisqu’on y côtoie l’esthétique érigée en absolu et la piteuse pauvreté des gens alentours résidant dans la ville d’Agra à quelques encablures. L’on repart alors de ce pays, en bus bondés et chaotiques ou en trains incertains. Secoués par la stupeur des situations vécues, l’incroyable puissance et douceur des regards croisés, nous quittons l’Inde, ses tumultes, ses grâces, ses misères, son énergie.